voici le second chapitre. a partir de maintenant debute l'action. Juste une faveur, dites moi à qui vous pensez qui sera le heros. j'essaie de brouiller un peu jusqu'au cinq.
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Chapitre 2: Le retour de la Bête
A travers les plaines longues du Gévaudan, Thierry Sacthel marchait depuis des heures, depuis l’aube pour être précis. Il était parti de l’exploitation familiale de ses parents il y avait déjà trois jours. Ceux ci possédaient disposaient du domaine le plus important et dans le pays le nom de Sacthel suffisait à imposer le respect car ils pouvaient obtenir tout ce qu’ils souhaitaient.
Cette vie ne plaisait pas au jeune homme. Il n’aimait pas cette vie facile que le destin et sa famille avait tracé pour lui. Comme son frère aîné Antoine refusait de reprendre l’exploitation, ce devait être à lui de l’obtenir. Cependant il ne voulait pas vivre cette vie là ou alors il voulait accomplir quelque chose de lui même et qui semblait impossible. C’était cette raison qui l’avait poussé à quitter sa famille et le lieu de son enfance. En observant le paysage devant ses yeux, il repensait à la conversation qui avait précédé son départ.
Un peu à l’écart de Saint-Flour se dressait une magnifique ferme entourée d’immenses champs. Dans la cour s’affairait de nombreuses personnes: éleveurs, cultivateurs, bergers … ainsi que les animaux. Loin de l’agitation quotidienne, Thierry jouait dans le verger avec sa petite sœur Charlotte. C’était une mignonne petite file de dix ans aux cheveux longs et lisse avec des yeux bruns. Elle portait une courte jupe fushia, un chemiser rose pâle et des ballerines blanches. Assise sur le siège d’une balançoire pendue à la branche d’un pommier, la fillette battait des mains en réclamant à son frère d’aller encore plus haut.
Soudain Thierry aperçut son père à l’entrée du verger et lui fit un signe d’approcher. Thierry arrêta la balançoire demandant à sa sœur de descendre et de l’attendre. Ensuite il rejoignit son père. Son père était un homme trapu aux cheveux bruns et sales, une moustache drue et des yeux bruns. Il portait une chemise orange sous une salopette bleue et des bottes vertes. Sans un mot, celui ci lui fit signe de le suivre. Intrigué, Thierry obéit et suivit son père quelques mètres plus loin.
_Ecoute, Thierry, tu as maintenant dix-huit ans. Je pense qu’il est temps que tu décides de ton avenir.annonça son père.
_Mon avenir? Je ne sais pas vraiment quoi faire.répondit Thierry en toute sincérité.
_Je comprend, c’est une décision dure à prendre. Cependant tu es fait pour notre ferme. Tu connais déjà le fonctionnement, les tâches à accomplir, le personnel … c’est le meilleur chemin à suivre. dit son père.
_Je sais. Ce serait le choix le plus raisonnable. Pourtant ce n’est pas le chemin que je veux prendre .répondit Thierry.
_Quel chemin prendre alors? Tu veux suivre ton frère? Tu n’aboutiras à rien. répliqua son père.
Celui ci commençait à s’énerver. Il avait déjà perdu son premier fils, il n’avait pas l’intention d’en perdre un second.
_Non, le chemin d’ Antoine ne me convient pas. Je veux plutôt suivre mon propre chemin. révèla Thierry.
_Alors que veux tu faire? demanda son père.
_Je veux accomplir quelque chose par moi même et rechercher une chose importante. déclara Thierry.
_Et quelle est cette chose?l’interrogea son père.
_Désolé, mais je ne dirais sur sa nature avant de la trouver. Je sais juste que ça pourrait me prendre des mois, des années, toute une vie .. mais je ne renoncerais pas. affirma Thierry.
_Bien. Je n’ai plus qu’à attendre que Jules grandisse .comprit son père amer.
Thierry s’arrêta fixant le paysage et inspira un grand coup: il était maintenant libre pouvant aller là où il voulait. Il ne retournerait chez lui que lorsqu’il aurait atteint son objectif.
_Et puis Jules est un meilleur fermier que moi. se dit Thierry.
Sur cette pensée, Thierry repartit en oubliant d’où il venait et en songeant à toutes les aventures qui pouvaient l’attendre. C’était une homme de dix-huit ans aux cheveux bruns en bataille avec des yeux bruns. Il portait un tee-shirt orange sous une veste bleue foncée fermée ainsi qu’un jean vert foncé et des baskets marrons. Enfin il portait un grand sac à dos kaki. Il marcha plusieurs heures avant d’apercevoir, depuis une colline, le village de Lorcières.
Le jeune homme respirait l’air du vent de son pays tout en descendant la colline. Dans le bas ; il découvrit une fille de treize ou quatorze ans qui gardait un troupeau composé d’une dizaine de moutons. Elle portait une courte robe orange avec un peu de dentelle, un chapeau de paille et des sabots. Ses cheveux étaient blonds coiffés avec deux nattes. Ses yeux étaient d’un beau vert vermeil. Elle était assise sur une souche et jouait de l’harmonica tandis que ses moutons broutaient. Thierry s’avança et s’assit à ses côtés à même de l’herbe.
_Bonjour, tu gardes ce troupeau pour ta famille? demanda Thierry gentiment.
Au son de sa voix, l’enfant s’arrêta de jouer et posa son instrument sur sa robe et tourna sa tête vers le jeune homme qui venait de lui adresser la parole.
_Non, ils appartiennent à Mr Louoit, un fermier de mon village. Pendant ce temps, mon père peut faire autre chose pour lui. Il y a tellement à faire dans une ferme. répondit l’enfant.
_Oui, je sais. fit Thierry.
_Tu connais ce milieu? Tu ne ressembles guère à un fermier. fit la jeune fille.
_J’ai de vagues connaissances. mentit Thierry.
C’est sur que j’ai de vagues connaissances. J’ai passé mon enfance dans la ferme là plus importante du pays. Mais je veux pas qu’elle le sache. J’en ai marre que tout le monde voit en moi le fils de la famille Sacthel et non la personne en moi: Thierry.
_Je m’appelle Thierry. Et toi, c’est quoi ton nom? demanda Thierry pour changer de sujet.
_Lea, Lea Mounot. répondit l’enfant. J’ai treize ans.
_Moi, j’en ai dix-huit ans. fit gentiment Thierry.
_Seulement? Tu parais en avoir vingt. assura Lea étonnée.
Thierry eut un petit sourire tout en tentant de rester poli. Il aimait qu’on le prenne pour plus vieux qu’il ne l’était. Il était vrai que c’était normal étant donné qu’il mesurait un peu plus d’un mètre quatre-vingt. Son père, qui était plus petit et trapu, lui disait que c’était une mauvaise chose et cette taille le ferait souffrir physiquement. Le jeune homme n’écoutait même plus son père. D’ailleurs tout ce qui pouvait le contredire était excellent à ses yeux.
_Tu viens d’où? Tu voyages pourquoi? demanda Lea.
_Euh … de Saint-Flour … Je voyage pour … le plaisir. répondit Thierry tentant d’être calme pour masquer son mensonge.
A l’auberge du Coin Tranquille, tout semblait calme: les habitués discutaient ou jouaient aux cartes, le patron essuyait des verres au comptoir et le jeune serveur Richard servait les clients. Une petite demi-heure s’était écoulée depuis que le jeune homme avait renversé du café sur le sol. Aux fenêtres du bistrot, on pouvait voir le soleil rougeoyer et son intensité diminuer ce qui signifiait qu’il se coucherait d’ici deux petites heures.
Rien de plus normal. Le temps a été plus couvert qu’hier.
Tout en ayant cette pensée, Richard se rappela un cours de biologie où il avait étudié la météorologie suivi lorsqu’il était encore au lycée. Il sourit à ce souvenir.
_Hey gamin! Tu nous sers le pastis ou tu restes planté comme un piquet? cria une voix à côté de Richard.
La voix ramena Richard à la réalité. Il découvrit que la personne ayant crié était un personne d’un certain âge assis avec d’autres personne du même âge. Richard s’excusa et leur donna leurs verres puis servit le pastis avant de s’éloigner en leur laissant la bouteille avec laquelle il avait servi.
Richard continuait à avancer à travers la salle pour servir les clients, essuyer une table ou en débarrasser une autre. Derrière le bar se tenait Thomas qui essuyait vigoureusement des verres à l’aide d’un torchon.
Soudain un jeune garçon d’une dizaine d’années entra dans le bistrot en catastrophe. Il était blond aux yeux bleus portant un tee-shirt rouge, un short vert foncé lui arrivant aux mollets et des baskets violettes. Son visage ruisselait de larmes mais aussi de sueur comme si il avait parcouru une longue course. Il s’arrêta et observa la salle hésitant. Il semblait aussi perdu qu’un enfant de deux ans dans un grand magasin séparé de sa mère. Puis il repéra un homme dans le fond et se précipita vers lui.
Le voyant arrivé, l’homme se releva surpris et s’accroupit pour se placer à la hauteur de l’enfant plaçant ses mains sur ses épaules. L’enfant tentait de se calmer mais semblait très agité. Autour d’eux, tout s’était arrêté et observait l’enfant et son père. Il était visible qu’il s’agissait de son père car chacun se connaissait au village mais surtout l’homme avait les même traits que son fils. Celui ci se nommait Albert Masu.
_Jeannot! Jeannot! Calme toi! s’exclama son père.
_Je .. papa .. Magali … anona Jeannot éclatant en sanglot.
A présent, la curiosité et la surprise était à son comble. Malgré ses presque dix ans, Jeannot était déjà un solide garçon qui ne montrait jamais une seule faiblesse en public. C’était la première qu’il pleurait de cette manière dans un tel endroit devant tant de personne.
_Qu’a Magali? Elle .. elle s’est blessée? Ce ne peut pas être grave. Remets toi. tenta de le consoler Albert.
_Elle .. elle ne pourra plus jamais guérir. annonça Jeannot en essuyant plusieurs larmes du revers de sa manche.
_Comment elle ne guérira plus? Il est fada! s’exclama Gilbert.
_La ferme! cria Albert à la salle puis à son fils. Explique toi, je ne te comprend pas.
Cependant il se rendit compte que son enfant avait quitté ses bras et se trouvait entre les bras du Richard qui lui tapotait le dos. Le jeune homme arborait un regard froncé et très sérieux.
_Elle est morte, n’est ce pas? demanda Richard.
L’enfant ne répondit pas tout de suite enfouissant d’abord sa petite tête contre le torse de Richard puis murmura faiblement oui. Le jeune homme poussa un soupir tristement tout en caressant les cheveux de Jeannot.
_Non! Ma Magali ne peut pas être … Non! se révolta Albert.
Jeannot se releva et fit un signe approbatif les yeux emplis de larmes mais aussi de peur. Il se décida à parler.
_Si, elle .. c’était horrible. On dirait un mouton qu’un loup a tué. fit Jeannot.
_Une telle comparaison semble incroyable. D’abord les loups ne s’attaquent pas aux humains. Je ne vois même pas qui pourrait produire une telle chose sur un être humain. dit Richard.
Le cerveau du jeune homme s’excitait. Cet événement était horrible c’était vrai, il le reconnaissait. Cependant il paraissait être un grand mystère et résoudre un mystère était ce qu’il préférait dans la science. Alors que les esprits s’échauffaient dans le bistrot et tout le monde s’excitait, il réfléchissait à toutes les hypothèses pouvant expliquer scientifiquement et logiquement cet événement.
Vers vingt-deux heures, tout le monde au village avait pu voir le corps de ce qui restait de l’enfant. D’après le récit du jeune Jeannot Masu, on apprit que Magali, une jeune fille de seize ans, était sortie faire paître leur chèvre hors du village vers dix-huit heures. Elle avait promis de revenir une demie-heure après son départ et au bout d’une heure, son jeune frère s’était inquiété. Ainsi Jeannot s’était à la recherche de Magali. Alors hors du village à quelques mètres seulement de la dernière maison, il avait découvert le corps sans vie de Magali. Son visage était déchiré qu’il était difficile de la reconnaître au premier regard, son chemiser déchiré montrant sa poitrine et son ventre dévoré. Tout autour du cadavre gisait une grande mare de sang.
Ce crime perpétré avec une telle violence avait horrifié tout le village qui était maintenant terrifié. Cette nuit là, personne ne sut dormir songeant tristement à la petite Magali se demandant qui l’avait tué mais surtout pourquoi et au nom de quoi avait-il pu le faire de cette manière là.
Dans sa chambre que lui prêtait son patron, Richard était assis devant le petit bureau de bois et relisait ses notes prises pour la énième. Après avoir examiné le corps de la jeune Magali, il n’avait rien remarqué du tout si ce n’était que l’assassin semblait utiliser des dents ou une chose avec des dents pour dévorer son ventre et sa poitrine tandis que son visage avait été déchiré par des griffes. Pourtant c’était impossible: aucun animal ne possédait de telles dents et de telles griffes.
Nerveusement, il passa la main dans ses cheveux. Il avait beau consulté ses livres de zoologie, il ne trouvait absolument aucun début de piste susceptible de l’aider à comprendre cette énigme.
Soudain le téléphone résonna dans la maisonnée. Ce fut Thomas qui alla répondre bien que Richard s’était déplacé aussi. A la fin de la conversation téléphonique, son patron lui apprit qu’une fille avait été agressé de la même manière de Magali Masu à Lorcières mais elle, elle était vivante. Spontanément, Richard décida de s’y rendre pour savoir si cette enfant pourrait lui décrire son agresseur. Le jeune homme retourna à sa chambre et fourra plusieurs choses dans une besace marron et sortit hors du bistrot. Il gagna l’arrière et prit la moto de son patron ; étant donné les circonstances, il lui permettait de la prendre. Un fait rare et exceptionnel quand on savait que Thomas détestait qu’on la touche.