Avant toute chose, je tiens à préciser que
je n'insulte personne en faisant circuler ceci, vu que je me suis moi-même reconnu dans l'article. (si si!) et qu'il m'a quand même bien fait rire.
Le fanboyisme zelda mérite bien à lui seul une étude. La série n’est pas médiocre, loin s’en faut ; mais le fonctionnement de ses supporters est tout particulier.
Peu de choses à dire sur l’époque 2D. The Legend Of Zelda, premier du nom, suscite un engouement rapide et contribue au succès de la NES et au prestige de la firme de Kyoto. Adventure Of Link déçoit, en partie à cause de la vue en scrolling vertical (ou horizontal, je sais jamais). A Link To The Past, sur Super Nintendo, bien plus abouti, fait l’effet – encore aujourd’hui – d’une bombe, celui qu’il a construit tout ce que les zeldas postérieurs ont récupéré, etc.
Mais le Saint-Graal, celui que même 60 ans après ses adorateurs lourdingues continuent à brandir sans vergogne au nez de la multitude circonspecte en arguant de l’intemporalité d’un truc qui ne l’est que pour eux, c’est Ocarina :brnl: Of :brnl: Time :ejaj:.
Si le scénario et l’univers n’ont rien d’original (Zelda ressemble un peu à Mario, on ressert tout les dimanches la même popote qui même lors de sa conception était suspectée de déjà vu), les graphismes sont bôs, la jouabilité et le level-design sont exemplaires, les quêtes annexes sont développées –pour l’époque, bien sûr, faites l’expérience avec le petit cousin natif de l’ère 128 bits et observez sa tronche, ça vaut le coup d’œil.
L’effet peut être comparé à 500g de viagra administré à un érotomane hors pair, mais au niveau mondial. Les éventuels contestataires ou modérés voient leurs voix étouffées par un raz de marée de foutre qui ne va jamais vraiment se retirer.
Jusque là, rien d’anormal. Le zeldasexuel est comme votre ami qui s’est regardé Star Wars 300 fois et a composé des poèmes en chewbaccien, il est un rien excentrique.
La suite est plus amusante.
Seulement 2 ans plus tard, sort Majora’s Mask, réalisé cette fois non plus par Miyamoto, mais par Aonuma. Le jeu comporte deux séries de caractéristiques.
- Il change radicalement l’univers de la série, marqué qu’il est par la mélancolie et une forte sensibilité, introduit un système temporel finalement peu contraignant une fois assimilé, permettant un réalisme exceptionnel et des quêtes ultra-développées et innovantes ;
- Il recycle excessivement Ocarina Of Time, en réutilisant son moteur graphique, un peu amélioré,son système de combat à l’épée, ses objets (à l’exception des masques, rien de neuf, rrrrrrien) et même ses PNJs.
On lui a reproché une de ces deux choses. La deuxième ? Evidemment ! Haha, ben non. Je vous avais prévenu que le zeldasexuel est à part. Il boude.
Aonuma, ne désespère pas. En 2003, il sort The Wind Waker. Il cherche encore à faire original, avec un océan immense et de nombreuses îles, le tout agrémenté d’un cell shading irréprochable, abandonne le réalisme au profit de couleurs vives et tendres et assume parfaitement un look enfantin.
Il améliore le level-design des donjons mais conserve encore une fois tels quels le système de combat à l’épée et les objets, les rares retouches ayant vraisemblablement été faites par un stagiaire sous-payé entre deux parties de Sudoku. Et il a raison Aonuma, personne n’a même songé à se plaindre de bouffer le même système de combat à l’épée depuis 1995. Ni le même scénario depuis ALTTP, tiens.
Ce qui passe moins bien, vous l’aurez peut-être deviné, c’est :
a) l’ocean c’est bien mais un peu casse-couilles moi j’veux Epona.
b) mais merde c’est quoi des graphismes gamins de merde ?
Le jeu plaît, plus que Majora’s Mask, mais modérément.
Aonuma finit par se rendre à l’évidence : le zeldasexuel veut Ocarina Of Time 2. Philosophe, il accepte la réalité. Le prochain Zelda ne sera pas un semi-échec ou un succès modéré, cette fois, ça va changer. Il suffit de voir la jouissance pathétique occasionnée par le premier trailer de Twilight Princess pour se rendre compte que le retournement de veste sur les graphismes de Wind Waker qu’on avait cessé de descendre relevait davantage du damage control, et que cet opus sera le bon.
Ils veulent un remake, ils l’auront. Le jeu reprend Ganondorf, Zelda, la triforce, l’épée de légende/Excalibur, le duo Ganondorf/alter ego, Epona, le traditionnel monde d’Hyrule, la construction de la quête principal en deux parties (le masque truc, le miroir machin), la division du monde en 2, la même carte qu’OOT (cité d’hyrule au centre, petit village champêtre au début de l’aventure près de la forêt et des Bois Perdus Gorons installés sur le Volcan bordant le village Cocorico, domaine Zora en amont du lac Hylia, désert Gerudo), accumule les références à ce dernier, au point de s’en ôter toute identité (temple du temps, désert Gerudo, spectres du temple de la forêt, boss du temple de l’eau, découverte du village cocorico d’OOT, partie de tennis avec une boule d’énergie à la fin, etc) .
Et pour le coup, on va faire les choses en grand : 4 ans de développement, dont un du au report décomplexé pour la promotion de la wii, esthétique solide, environ 4 fois plus de nouveaux objets que d’habitude, c'est-à-dire 4, ce qui n’est tout de même pas mal, système de combat à l’épée profondément rénové dans la version wii (Nintendo cherche à faire oublie l’existence d’une version gamecube), durée de vie énorme même avec une carte de taille moyenne et une difficulté inexistante, donjons nombreux et à la réalisation impeccable. Seuls les quêtes annexes et le vide de la carte font tache.
Alors ça marche ?
Non.
Il faut comprendre que le fanatique de l’original n’acceptera JAMAIS un remake, même réalisé avec la meilleure volonté. C’est logique, au fond. Mais là où on assiste à un running gag, c’est qu’il est également reproché à Twilight Princess d’avoir viré les flèches magiques au profit de l’aérouage et du boulet, d’avoir supprimé la barre de magie et de montrer insuffisamment Zelda et Ganondorf…
On ne veut pas que ça soit différent d’Ocarina Of Time, mais il ne faudrait pas non plus que ce soit pareil. Le zeldasexuel n’est ni le fan de Final Fantasy habitué à avoir de la nouveauté à chaque épisode, ni le fan japonais de Dragon Quest dont la série n’évolue pas (le même design, les mêmes monstres, les mêmes menus et musiques dignes de la nes, etc) et qui s’en accommode très bien. Il est…zeldasexuel. Destiné à finir infiniment malheureux après avoir connu le bonheur. Une vraie tragédie grecque.
On peut se demander qui de l’œuf ou de la poule est venu en premier. Il ya a peut-être un gène de la zeldasexualité, mais j’en doute. Si elle existe, c’est bien un peu à cause de Zelda. Nintendo a créé ses joueurs, sans se rendre compte que le recyclage de compétition dont elle fait preuve les a habitués à exiger un Zelda irréalisable et se retourne maintenant contre elle. On se plaint des éléments de la licence mais on admet aussi que cette récurrence fait un peu partie de la série. Je ne sais pas ce que l’EAD va faire à part prendre des cours de self-control, mais je suis certain que le prochain Zelda sur salon – le marché portable est différent, on y place beaucoup moins d’espoirs – va susciter des retours mitigés. Prière de remonter cet article en 2009.
Prune
source :
http://gamerfrance.verygames.net/dotclear/index.php?2007/04/17/322-etude-de-cas-la-zeldasexualite-par-prune
Y en a-t-il d'autres que moi à s'être reconnus ?
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